Places d'apprentissage
Au service de la relève
16 septembre agvs-upsa.ch – Des bourses des places d’apprentissage aux entretiens de postulation fictifs en passant par les visites au sein des écoles: Thomas Jenni, directeur de la section UPSA Soleure, s’investit depuis de nombreuses années pour la relève professionnelle. Quel est son moteur?
cst. «La performance et la motivation, explique Thomas Jenni aux élèves de l’école secondaire de Gerlafingen (SO), sont les éléments les plus importants de toute candidature. Les entreprises doivent sentir que vous êtes l’apprenti qu’il leur faut.»
En ce jeudi matin, Thomas Jenni rend visite à une classe de 9e année. Son objectif: initier les élèves au processus de postulation par des exemples théoriques et pratiques. Âgé de 56 ans, il est responsable de projet en marketing de formation professionnelle à la kgv (union cantonale des arts et métiers de Soleure) et directeur de la section UPSA du même canton. Il débute par cette remarque: «Si vous êtes intéressés par un apprentissage dans la branche automobile, je vous donnerai volontiers des informations plus détaillées après notre atelier de postulation.» Cet atelier fait partie du projet «Rent a Boss», mis sur pied par les associations économiques soleuroises pour lutter contre la pénurie de main-d’œuvre qualifiée. Pourquoi «Rent a Boss»? Parce que le projet permet de «louer» des responsables d’entreprise pour des visites dans les écoles. «Cette initiative profite à tout le monde: les écoliers bénéficient d’un aperçu réel du quotidien professionnel et les entreprises d’un contact direct avec les jeunes.»
Qu’il soit en train de promouvoir l’apprentissage dans le canton ou de diriger la section UPSA Soleure, Thomas Jenni met tout en œuvre depuis de nombreuses années pour favoriser les contacts entre les jeunes et les entreprises. Deux choses lui tiennent à cœur dans le soutien de la relève: il souhaite d’une part que la branche automobile, comme les autres branches, ait assez de personnes à former. D’autre part, il veut que les écoliers décrochent un contrat d’apprentissage. «Ma mission est d’aider les jeunes à trouver un débouché après l’école», explique-t-il, en soulignant que c’est le seul moyen d’éviter qu’ils ne «restent sur le bord du chemin» et doivent, tôt ou tard, recourir à l’aide sociale. «Je suis persuadé que chaque élève peut trouver un débouché.» Les succès qu’il a rencontrés avec des projets comme «Rent a Boss» lui donnent raison, et le poussent à continuer de mettre son énergie en faveur de la relève professionnelle.
À propos de débouché: cette année, la section UPSA Soleure a pu signer davantage de contrats d’apprentissage qu’en 2018. Thomas Jenni, qui la dirige depuis 2012, est heureux de ce bilan: «Malgré une situation tendue sur le marché de la main-d’œuvre qualifiée, nous nous en sommes très bien tirés». C’est notamment dû au fait, souligne-t-il, que la branche automobile propose des formations initiales et des métiers attrayants. «Nos formations constituent une bonne base et ouvrent des portes tant du côté de la formation continue que vers d’autres branches.»
Thomas Jenni s’intéresse à la relève professionnelle pour ainsi dire depuis qu’il travaille dans la branche automobile. Économiste d’entreprise de formation, il a travaillé pendant 30 ans chez Amag, dont 20 en tant que responsable du département technique. «À ce poste, je m’engageais déjà pour la formation professionnelle. J’ai alors noué des contacts précieux qui me sont utiles aujourd’hui encore», dit-il. Les contacts sont d’ailleurs, d’après lui, la clé de voûte de la promotion de la relève: seul un bon réseau permet de bâtir des ponts entre les entreprises formatrices et les écoles. Le contact humain est aussi l’une des raisons pour lesquelles Thomas Jenni œuvre depuis cinq ans au sein de la kgv. Il fréquente les près de 4000 membres de l’union, peut assister aux assemblées générales des associations professionnelles et à des journées de formation continue des enseignants. De temps à autre, il a aussi l’occasion de discuter avec le directeur cantonal de l’instruction publique. «Tout cela contribue à nouer des liens importants et à faire connaître nos idées et nos projets.»
En ce qui concerne sa propre relève, Thomas Jenni n’a pas trop de souci à se faire: tandis que l’une de ses filles a mis un pied dans le domaine de la santé, l’autre s’apprête à commencer des études d’art et de communication à la Haute école des arts de Berne. «Je n’ai pas réussi à les convaincre de choisir un métier dans la branche automobile. Mais ma femme et moi sommes tout de même parvenus à leur transmettre le virus des virées sur la route», dit-il en souriant. Il n’est pas rare en effet que la famille au grand complet parte faire un tour en camping-car pendant son temps libre.
À côté de l’apprentissage d’intégration et de «Rent a Boss», Thomas Jenni gère aussi des bourses de places d’apprentissage, il soutient les écoles lors des soirées des parents et organise les journées «Erlebnistage Beruf» lors desquelles des entreprises formatrices de tout le canton proposent des stages. Notre homme s’assure toujours que la branche automobile y est bien représentée. Une entreprise sur dix était d’ailleurs un garage de l’UPSA lors des journées de stage du mois de juin. «Ce projet est bien accueilli par les entreprises», dit-il. Et pas seulement par elles: il arrive que son équipe reçoive des lettres de remerciement, et même parfois des cadeaux comme des petits pains cuits au four à bois. «Ces feed-back positifs constituent notre récompense et nous encouragent à continuer de nous engager pour la relève professionnelle», indique-t-il.
De quel projet est-il particulièrement fier? Thomas Jenni cite le préapprentissage d’intégration. Celui-ci permet à des migrants titulaires du livret F ou N d’effectuer un préapprentissage d’un an chez un garagiste de l’UPSA dans les sections de Soleure, de Zurich, du Valais et de Suisse centrale. La première volée s’est montrée très convaincante. «Les participants ont donné le meilleur d’eux-mêmes et ont fait très bonne impression», affirme-t-il l’air réjoui. Neuf participants sur douze ont même décroché un contrat d’apprentissage. Pour la deuxième volée, qui commencera bientôt, douze participants sont à nouveau dans les starting-blocks.
Quel regard Thomas Jenni porte-t-il sur l’avenir? Il se déclare sûr de la force de la branche automobile et du potentiel de la relève professionnelle, car malgré les évolutions technologiques, la branche possède les structures et les bases nécessaires pour continuer de se développer. En guise d’illustration, il fait remarquer que «de nombreuses branches ne savent même pas ce qu’est un dossier de formation en ligne. Or l’UPSA en propose un depuis plusieurs années. Si nous parvenons à rester en phase avec notre époque et que nous proposons des méthodes et des places de formation modernes, nous n’aurons aucun problème à recruter des jeunes.»
L’atelier de postulation de Gerlafingen arrive à présent à son terme. Thomas Jenni se félicite de l’engagement des élèves. Seuls les jeux de rôle, dans lesquels sont recréés des entretiens de postulation fictifs, l’ont laissé quelque peu sur sa faim: «Ils se sont bien défendus, mais certains d’entre eux n’étaient pas assez préparés.» Il est bon qu’il y ait des personnes qui, comme Thomas Jenni, se chargent d’y remédier et de les guider jusqu’aux portes des entreprises.
cst. «La performance et la motivation, explique Thomas Jenni aux élèves de l’école secondaire de Gerlafingen (SO), sont les éléments les plus importants de toute candidature. Les entreprises doivent sentir que vous êtes l’apprenti qu’il leur faut.»
En ce jeudi matin, Thomas Jenni rend visite à une classe de 9e année. Son objectif: initier les élèves au processus de postulation par des exemples théoriques et pratiques. Âgé de 56 ans, il est responsable de projet en marketing de formation professionnelle à la kgv (union cantonale des arts et métiers de Soleure) et directeur de la section UPSA du même canton. Il débute par cette remarque: «Si vous êtes intéressés par un apprentissage dans la branche automobile, je vous donnerai volontiers des informations plus détaillées après notre atelier de postulation.» Cet atelier fait partie du projet «Rent a Boss», mis sur pied par les associations économiques soleuroises pour lutter contre la pénurie de main-d’œuvre qualifiée. Pourquoi «Rent a Boss»? Parce que le projet permet de «louer» des responsables d’entreprise pour des visites dans les écoles. «Cette initiative profite à tout le monde: les écoliers bénéficient d’un aperçu réel du quotidien professionnel et les entreprises d’un contact direct avec les jeunes.»
Qu’il soit en train de promouvoir l’apprentissage dans le canton ou de diriger la section UPSA Soleure, Thomas Jenni met tout en œuvre depuis de nombreuses années pour favoriser les contacts entre les jeunes et les entreprises. Deux choses lui tiennent à cœur dans le soutien de la relève: il souhaite d’une part que la branche automobile, comme les autres branches, ait assez de personnes à former. D’autre part, il veut que les écoliers décrochent un contrat d’apprentissage. «Ma mission est d’aider les jeunes à trouver un débouché après l’école», explique-t-il, en soulignant que c’est le seul moyen d’éviter qu’ils ne «restent sur le bord du chemin» et doivent, tôt ou tard, recourir à l’aide sociale. «Je suis persuadé que chaque élève peut trouver un débouché.» Les succès qu’il a rencontrés avec des projets comme «Rent a Boss» lui donnent raison, et le poussent à continuer de mettre son énergie en faveur de la relève professionnelle.
À propos de débouché: cette année, la section UPSA Soleure a pu signer davantage de contrats d’apprentissage qu’en 2018. Thomas Jenni, qui la dirige depuis 2012, est heureux de ce bilan: «Malgré une situation tendue sur le marché de la main-d’œuvre qualifiée, nous nous en sommes très bien tirés». C’est notamment dû au fait, souligne-t-il, que la branche automobile propose des formations initiales et des métiers attrayants. «Nos formations constituent une bonne base et ouvrent des portes tant du côté de la formation continue que vers d’autres branches.»
Thomas Jenni s’intéresse à la relève professionnelle pour ainsi dire depuis qu’il travaille dans la branche automobile. Économiste d’entreprise de formation, il a travaillé pendant 30 ans chez Amag, dont 20 en tant que responsable du département technique. «À ce poste, je m’engageais déjà pour la formation professionnelle. J’ai alors noué des contacts précieux qui me sont utiles aujourd’hui encore», dit-il. Les contacts sont d’ailleurs, d’après lui, la clé de voûte de la promotion de la relève: seul un bon réseau permet de bâtir des ponts entre les entreprises formatrices et les écoles. Le contact humain est aussi l’une des raisons pour lesquelles Thomas Jenni œuvre depuis cinq ans au sein de la kgv. Il fréquente les près de 4000 membres de l’union, peut assister aux assemblées générales des associations professionnelles et à des journées de formation continue des enseignants. De temps à autre, il a aussi l’occasion de discuter avec le directeur cantonal de l’instruction publique. «Tout cela contribue à nouer des liens importants et à faire connaître nos idées et nos projets.»
En ce qui concerne sa propre relève, Thomas Jenni n’a pas trop de souci à se faire: tandis que l’une de ses filles a mis un pied dans le domaine de la santé, l’autre s’apprête à commencer des études d’art et de communication à la Haute école des arts de Berne. «Je n’ai pas réussi à les convaincre de choisir un métier dans la branche automobile. Mais ma femme et moi sommes tout de même parvenus à leur transmettre le virus des virées sur la route», dit-il en souriant. Il n’est pas rare en effet que la famille au grand complet parte faire un tour en camping-car pendant son temps libre.
À côté de l’apprentissage d’intégration et de «Rent a Boss», Thomas Jenni gère aussi des bourses de places d’apprentissage, il soutient les écoles lors des soirées des parents et organise les journées «Erlebnistage Beruf» lors desquelles des entreprises formatrices de tout le canton proposent des stages. Notre homme s’assure toujours que la branche automobile y est bien représentée. Une entreprise sur dix était d’ailleurs un garage de l’UPSA lors des journées de stage du mois de juin. «Ce projet est bien accueilli par les entreprises», dit-il. Et pas seulement par elles: il arrive que son équipe reçoive des lettres de remerciement, et même parfois des cadeaux comme des petits pains cuits au four à bois. «Ces feed-back positifs constituent notre récompense et nous encouragent à continuer de nous engager pour la relève professionnelle», indique-t-il.
De quel projet est-il particulièrement fier? Thomas Jenni cite le préapprentissage d’intégration. Celui-ci permet à des migrants titulaires du livret F ou N d’effectuer un préapprentissage d’un an chez un garagiste de l’UPSA dans les sections de Soleure, de Zurich, du Valais et de Suisse centrale. La première volée s’est montrée très convaincante. «Les participants ont donné le meilleur d’eux-mêmes et ont fait très bonne impression», affirme-t-il l’air réjoui. Neuf participants sur douze ont même décroché un contrat d’apprentissage. Pour la deuxième volée, qui commencera bientôt, douze participants sont à nouveau dans les starting-blocks.
Quel regard Thomas Jenni porte-t-il sur l’avenir? Il se déclare sûr de la force de la branche automobile et du potentiel de la relève professionnelle, car malgré les évolutions technologiques, la branche possède les structures et les bases nécessaires pour continuer de se développer. En guise d’illustration, il fait remarquer que «de nombreuses branches ne savent même pas ce qu’est un dossier de formation en ligne. Or l’UPSA en propose un depuis plusieurs années. Si nous parvenons à rester en phase avec notre époque et que nous proposons des méthodes et des places de formation modernes, nous n’aurons aucun problème à recruter des jeunes.»
L’atelier de postulation de Gerlafingen arrive à présent à son terme. Thomas Jenni se félicite de l’engagement des élèves. Seuls les jeux de rôle, dans lesquels sont recréés des entretiens de postulation fictifs, l’ont laissé quelque peu sur sa faim: «Ils se sont bien défendus, mais certains d’entre eux n’étaient pas assez préparés.» Il est bon qu’il y ait des personnes qui, comme Thomas Jenni, se chargent d’y remédier et de les guider jusqu’aux portes des entreprises.
Ajouter un commentaire
Commentaires